Comme sortant d'un miroir,

  Léa appara?t en émoi.

  - Que vas-tu faire, père ?

  - Observe, et écoute.

  Ruh fixe la femme dont les cha?nes se resserrent.

  - Pourquoi es-tu dans telle déroute ?

  Siofra regardait cet homme qui venait d'arriver,

  Il devait être son dernier bourreau, mais cette question la surprend.

  Peut-être que son tueur s'intéressait à ses victimes avant de les dépecer.

  Alors elle essaie d'articuler des mots lentement,

  Mais sa gorge est tel un filament de fumée,

  Presque inaudible mais toujours perceptible.

  - J'ai... Refusé de vous forger de nouvelles armes, chose inadmissible.

  Le serviteur de l'exécuteur arrive avec une armure qu'il peine à porter.

  Mes yeux se marquent d'une stupeur,

  Voyant que mes cha?nes venait d'être tranchées.

  Je tombe dans ses bras tandis que je suis décha?née,

  Il passe un bout de sa cape qu'il avait arraché,

  Pour me nettoyer de ces immondes traces et du sang coagulé.

  Puis plante un lycoris rouge dans ma veine,

  Je m'imagine alors une mort pleine de pitiés, compassions, peines,

  Alors que je sens un nouveau souffle de vie en moi.

  Une pulsation nouvelle envoyée par cette fleur dans mes voies.

  Je comprends enfin.

  Il n'est pas là pour ma fin,

  Mais possède tout autre dessein.

  - Habille-toi. Tu nous guideras vers les Archives de Jade.

  Les mouches me survolent, j'essaie de me rester debout mais la faim et la faiblesse me ronge.

  Je ne me sens plus humaine, plus femme, ne suis-je plus qu'une ronce ?

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  Condamnée à être damnée car son unique but aura été de vivre quitte à écorcher de déception ceux qui viennent à elle ?

  - Eh mec t'es s?r de vouloir sauver la demoiselle ?

  Je veux dire, tu sais que t'es complice de son évasion

  C'est passible de nombreuses condamnations !

  L'homme ne répond pas à cette question.

  Mais je suis étreinte par le doute et la peur,

  Si je me montre lente et faible, il va me tuer.

  M'assassiner,

  M'annihiler..

  Mais au final, la mort ne serait-elle pas préférable,

  Que la vie sous pareil événement exécrable ?

  Oui, mille morts sont préférables,

  Sous un pont, suspendue,

  Jetée dans le vide d'un air perdu,

  Br?lée vive d'un air détendu,

  Tomber dans l'océan éperdu

  Décapitée, couverte de sang et de pus.

  Comme une mort dans l'honneur est préférable à la vie d'horreur.

  Peut-être devrais-je partir maintenant.

  - Papa, elle ne pourra pas marcher seule, elle meurt de faim depuis le temps.

  Me faisant quitter mes pensées,

  Je vois l'homme me porter sur son dos.

  Il n'a, en réalité, aucune envie de m'assassiner.

  Alors, je prononce ces mots.

  - Pour accéder aux archives, je les entendais souvent parler d'un caméléon à retirer.

  - Celui qu'on a vu plus t?t, reprit le serviteur stressé.

  Alors nous y allames.

  [ . . . ]

  Je vois mon bienfaiteur éclater l'animal empaillé,

  Et le piston se désactive,

  Celui qui servait à maintenir le mur derrière fermé,

  Donnant accès aux archives.

  Nous entrons.

  - Fouillez tout. Je cherche des archives sur une enfant nommée Léa.

  Le son des feuilles défilant résonne sous ce toit.

  Mais le serviteur ne travaille pas.

  J'essaie de lui demander pourquoi.

  - S... Serviteur, pourquoi tu ne fais pas ce que l'homme demande ?

  Celui-ci semble tomber des nus.

  - S-serviteur ? Elle m'a appelé serviteur mec, mais j'hallucine. Lui et moi on est potes depuis le temps !

  - Nous ne sommes pas amis.

  - P-peu importe ! Comment avez-vous appris à lire ?

  - Cela n'a pas d'importance.

  - Père me l'a enseigné, je pourrai te montrer, dis-je lentement.

  Je tombe finalement sur le dossier confidentiel de l'enfant.

  Le lis.

  En tremble.

  Je me dresse d'un coup en fixant l'homme dont seuls les yeux étaient visibles,

  Derrière cette armure de cuir, ce bandana noir sur son front, et celui sur son visage.

  - Qui de Ruh ou Habib le destin a-t-il marqué cette archive ? Es-tu l'un d'eux ? Est-ce que Léa est ta fille ?

  Au milieu de la poussière et des feuilles.

  Le bras de l'homme se tend jusqu'à mon seuil.

  Et pour la première fois, ses yeux se marquent de vie.

  - Donne-la moi s'il te pla?t.

  Il la prend et la lit.

  Tarshkila, pour Jade & Lucie

  Bonjour à vous, glorieuses Marquises.

  Après avoir assassiné Léa [Dossiers confiés à Pulvar et aux Marquis supérieurs hiérarchiques],

  Une première rébellion éclatera.

  Rébellion qui sera endiguée par Archal,

  Puis Prestimin sur le long terme.

  Rien de cela ne vous concerne, en revanche,

  Un de ses parents survivra et arrivera sur vos terres,

  Faible et fragile comme une lame sans tranche,

  Brisez-la vite ou elle s'aiguisera,

  Exterminez les animaux où elle s'y alliera,

  Sous-estimez la et elle vous tuera.

  Après cela, l'homme dominera.

  Tarshkila.