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La Raclette des Princes : Entre Luxe et Défis

  Dans sa suite princière Mero sentit le poids des derniers jours s’alourdir sur ses épaules. Ni les murs de sa chambre ornés de tapisseries somptueuses – scènes de batailles mythiques et de jardins éternels tissées de fils d’or et d’argent, scintillant sous la lumière douce des lustres en cristal suspendus au plafond vo?té, ni les meubles, sculptés dans un bois d’ébène poli, étaient incrustés de nacre et d’ivoire, chaque détail respirant la richesse des lignées qui occupaient ces lieux, n’allégeaient ses pensées. La cheminée massive, flanquée de motifs floraux en marbre blanc, diffusait une chaleur délicate, son manteau orné de statuettes dorées représentant des divinités oubliées. Les fenêtres, drapées de velours émeraude, donnaient sur la nuit enneigée de Mor, leurs vitres serties de motifs délicats qui capturaient les reflets des flocons dansants.

  Malgré ce luxe, l’esprit de Mero restait agité. Le départ de Dorian pour Fine, le mystère de la broche de Sven, ses doutes croissants sur Mandarine – tout semblait converger en une tempête intérieure qu’aucune richesse ne pouvait apaiser. Cherchant une échappatoire, il se tourna vers Sven, assis sur un lit à baldaquin aux draps de soie brodée, occupé à polir distraitement sa broche en forme de grenouille. Avec un sourire complice, Mero lan?a : ? Une raclette ? Je sais que tu aimes ?a. ?

  Un éclat de lumière traversa le visage de Sven, chassant l’ombre pensive qui l’avait habité. ? Tu connais bien mes go?ts ! ? répondit-il, sa voix s’illuminant d’un enthousiasme sincère. Il bondit sur ses pieds, abandonnant la broche sur un coussin brodé d’or avec une légèreté retrouvée. ? Une raclette, voilà qui semble parfait pour oublier un peu les tracas et se détendre. J’accepte volontiers ! ? Ses yeux pétillèrent d’une malice enfantine, et il ajouta, taquin : ? Et toi, Mero, je suppose que tu n’as rien contre une bonne raclette non plus ? ?

  Mero éclata d’un rire clair, un son qui résonna contre les panneaux de bois précieux et les miroirs encadrés d’argent. ? Tu sais bien que c’est mon plat préféré, ? dit-il, ses épaules se relachant comme si la simple évocation dissipait une partie de sa tension. ? Je ne pourrais jamais dire non à ?a. ? L’idée d’un repas partagé, avec son odeur réconfortante de fromage fondu et la camaraderie simple qu’il promettait, semblait un baume dans cet écrin de luxe où chaque objet rappelait leur rang, mais aussi leurs responsabilités.

  Sven lui adressa un clin d’?il, déjà plongé dans une vision gourmande. ? Alors, je vais m’assurer que ce soit parfait pour toi, ? lan?a-t-il avec une assurance exagérée, mimant un chef étoilé avec un geste théatral. ? Pas question de rater ton plat favori ! ? Il frappa dans ses mains, le son étouffé par un tapis persan aux motifs complexes, et l’atmosphère entre eux s’allégea, une parenthèse de chaleur dans la froideur de leurs vies princières. Les murmures du vent contre les vitres semblèrent s’effacer, remplacés par l’écho de leur complicité.

  Peu après, ils descendirent dans la salle à manger, un joyau architectural au c?ur de l’école. Loin des réfectoires austères des élèves ordinaires, cet espace était une symphonie de raffinement. Les murs, tapissés de soie cramoisie et ornés de fresques délicates représentant des banquets célestes, réfléchissaient la lumière des chandeliers en cristal suspendus au plafond, leurs prismes projetant des arcs-en-ciel sur le marbre poli du sol. Les tables, rondes et drapées de nappes damassées blanches, étaient dressées avec une précision militaire – couverts en argent massif, verres en cristal taillé, assiettes de porcelaine fine bordées d’or. Des serveurs en livrée sombre glissaient entre les tables avec une grace silencieuse, portant des plateaux d’argent chargés de mets exquis, tandis qu’un quatuor à cordes jouait une mélodie discrète dans un coin, ses notes flottant comme un parfum dans l’air.

  Dehors, la neige tombait en rafales, ses flocons dansant contre les immenses baies vitrées encadrées de bronze, mais à l’intérieur, l’ambiance évoquait un palais d’été, chaude et opulente. Mero et Sven s’installèrent à une table près d’une cheminée sculptée, où des flammes dansaient sur des b?ches parfumées au cèdre. La raclette, présentée sur un poêlon d’argent finement ouvragé, diffusait un ar?me riche et enveloppant, mêlant fromage fondu et herbes rares, une touche rustique dans ce décor princier. Leurs assiettes, garnies de pommes de terre dorées à la peau croustillante et de tranches de fromage qui fondaient en fils soyeux, étaient un délice pour les sens. Les premières bouchées furent une explosion de saveurs, un réconfort qui chassa temporairement les ombres de leurs esprits.

  Pourtant, derrière eux, des regards furtifs se multiplièrent parmi les autres élèves attablés. Leurs murmures, étouffés par le tintement des couverts et le ronronnement des conversations, portaient des notes d’envie ou de mépris. ? Toujours à se pavaner avec leurs plats extravagants, ? souffla une voix, masquée par le cliquetis d’une cuillère en argent. ? Ils pensent que leurs titres leur donnent tous les droits… ? Mais aucun n’osait parler à haute voix, leurs mots restant des ombres dans le brouhaha feutré. L’influence de Mero et Sven – forgée par leurs exploits lors de l’incendie de la ville, leurs lignées prestigieuses et leurs liens avec des royaumes puissants – imposait un respect craintif, une barrière invisible que même les plus audacieux hésitaient à franchir.

  Sven, toujours vif à capter l’ambiance, remarqua ces coups d’?il indiscrets. Il leva un sourcil, jetant un regard amusé vers un groupe de jeunes nobles qui s’attardaient trop près, leurs robes de soie et leurs bijoux scintillant sous les chandeliers. ? Pas très subtils, hein ? ? murmura-t-il à Mero, un sourire en coin étirant ses lèvres. ? Ils oublient peut-être qu’on a gagné notre place – l’incendie, les nuits sans sommeil, les risques. ? Il plongea sa fourchette dans le fromage fondu avec une nonchalance ostentatoire, savourant une bouchée avec un plaisir exagéré, comme pour défier leurs regards envieux. ? Qu’ils murmurent, ? ajouta-t-il, plus bas, son ton teinté d’une ironie légère. ? ?a ne change rien à ce go?t divin. ?

  Mero acquies?a d’un rire léger, le c?ur un peu plus léger lui aussi. ? Ils peuvent bien parler, ? répondit-il, sa voix portant une assurance nouvelle, forgée par des mois de défis surmontés. ? Ce ne sont pas leurs murmures qui vont refroidir cette raclette. ? Il tendit une tranche de fromage à Sven, un geste simple mais chargé de camaraderie, et pendant un instant, la salle sembla se réduire à leur table, un havre de chaleur au milieu d’un océan de regards froids et de rivalités feutrées.

  Mais cette bulle de tranquillité éclata soudain. Une silhouette entra dans la salle, ses pas assurés résonnant sur le marbre poli comme une note discordante dans une symphonie délicate. La princesse Hélène, unique petite-fille de l’empereur, traversa l’espace avec une nonchalance impériale, sa robe sombre aux broderies argentées scintillant sous les chandeliers comme une constellation tombée sur terre. Ses cheveux blonds, impeccablement coiffés en vagues parfaites, encadraient un visage d’une beauté froide, et ses yeux per?ants balayèrent la salle avant de se poser sur leur table. Sans un mot, elle s’assit à c?té d’eux, sa présence imposant un silence immédiat autour d’eux. D’un geste rapide elle se servit une portion de raclette, ignorant toute formalité, comme si ce festin lui appartenait.

  Les regards dans la salle s’intensifièrent, un mélange d’admiration et de crainte. Certains héritiers baissèrent les yeux, d’autres se cachèrent derrière leurs verres de cristal, tandis que les murmures s’éteignirent comme une flamme sous une bourrasque. Sven, pris au dépourvu, jeta un coup d’?il gêné à la princesse. Il baissa légèrement la tête, murmurant à peine audible : ? C’est Hélène… elle agit toujours comme ?a. Impulsive, sans égard pour les conventions. ? Sa voix portait une résignation familière, comme s’il avait déjà vu ce spectacle trop souvent. Mero, lui, ressentit le poids écrasant de son statut impérial – la seule petite fille directe de l’empereur, une figure intouchable dont les caprices étaient des lois implicites. Un silence pesant s’installa, la tension vibrant dans l’air comme une corde trop tendue.

  ? On doit faire avec, ? dit Sven en haussant les épaules, un sourire résigné naissant sur ses lèvres. ? Elle semble décidée à partager ce repas avec nous. ? Il tenta de reprendre une bouchée, mais son geste manquait de sa légèreté habituelle, ses yeux revenant sans cesse vers Hélène.

  Mero hocha la tête, son esprit s’égarant vers un souvenir précis, un an plus t?t, lors de sa première journée à Mor. Il revoyait la princesse, debout dans la grande cour enneigée, ses mots résonnant avec une clarté tranchante dans le froid mordant : ? Vous avez été observé, Mero, et je vous laisse l’opportunité de faire plus que simplement genoux au sol. Vous êtes dans un lieu d’apprentissage, ici. Vous avez beaucoup à apprendre, et vous avez une chance unique de le faire. ? Ces paroles, prononcées avec une autorité mêlée de défi, s’étaient gravées dans son esprit comme une marque au fer rouge. Il se souvenait de son regard per?ant, de cette impression qu’elle voyait au-delà de sa fa?ade de prince de Sel, qu’elle attendait de lui quelque chose de plus grand, de plus audacieux. Ce jour-là, elle avait planté une graine d’ambition en lui, une graine qui germait encore, oscillant entre pression et inspiration.

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  Rassemblant son courage, Mero décida de saisir cette opportunité. Il se tourna vers elle, inclinant la tête avec une humilité calculée. ? Très chère et estimée Princesse, ? commen?a-t-il, sa voix posée mais teintée d’une révérence sincère, ? j’ose espérer que cet humble repas est à votre go?t. ?

  Hélène, qui jusque-là manipulait sa fourchette en argent avec une indifférence étudiée, leva les yeux vers lui. Un sourire léger, à la fois calculé et amusé, effleura ses lèvres pales. Ses yeux per?ants plongèrent dans les siens. La tension dans l’air s’épaissit, les héritiers suspendant leurs gestes pour écouter, tandis que Sven observait en silence, un éclat d’encouragement dans son regard. ? Ce repas est à la hauteur de mes attentes. ? répondit-elle.

  Mero soutint son regard, sentant le poids de ce défi comme une lame suspendue au-dessus de lui. ? J’ose espérer que mes actes durant l’année précédente ont commencé à vous satisfaire, ? dit-il, sa voix ferme mais respectueuse, un écho de son propre désir de se montrer digne de ses attentes.

  Hélène resta silencieuse un instant, ses doigts jouant distraitement avec un morceau de fromage, comme si elle pesait ses mots avec une précision chirurgicale. Puis, elle répondit, son ton mesuré mais tranchant comme une épée : ? Vos actes, Mero, ont été… notés. Il est encore trop t?t pour dire s’ils sont à la hauteur des attentes de l’Empire. Vous avez montré du potentiel, mais ce n’est pas assez. L’Empire attend des individus capables de faire plus que suivre. Vous avez une tête bien faite, mais qu’en est-il de votre c?ur ? ? Ses yeux s’enfoncèrent dans les siens, cherchant à déceler ses véritables intentions – une épreuve non seulement de dévouement, mais de caractère, de passion, de cette flamme qu’elle semblait chercher chez ceux qu’elle jugeait, posant ses mains sur la nappe damassée avec une autorité subtile mais indéniable.

  Mero inclina la tête, absorbant ses paroles comme une promesse à tenir. ? Je prends note de vos paroles, ? dit-il simplement, sa voix calme mais empreinte d’une détermination naissante, un feu qu’il sentait grandir en lui. Hélène le regarda avec une légère satisfaction, un sourire fugace traversant son visage avant de s’évanouir comme une ombre. ? Bien. Je n’attends pas moins de vous, ? murmura-t-elle, reprenant son attitude imposante, une reine en devenir dans un monde de pions. ? Souvenez-vous que chaque décision, chaque mouvement compte ici. Vous n’êtes pas là par hasard, Mero. ? Elle se servit une nouvelle portion de raclette, retombant dans un silence réfléchi, laissant ses attentes planer au-dessus de la table comme une tempête à venir.

  Par bienséance, Mero et Sven durent attendre qu’Hélène ait fini de manger et quitte la table avant de pouvoir s’éclipser. Mais au lieu de partir, elle fut rejointe par sa petite cour – trois jeunes filles aux robes élégantes de soie et de brocart, inconnues de Mero, qui n’étaient pas des princesses mais semblaient graviter dans son orbite comme des astéro?des autour d’une étoile. Elles s’assirent avec elle, leurs voix s’élevant en un flot léger de ragots sur l’école – des spéculations sur les alliances entre nobles, les amitiés fragiles, les rivalités naissantes. Leurs paroles oscillaient entre compliments mielleux et jugements acides, un mépris voilé dans leurs rires cristallins qui tintaient comme des clochettes dans la salle. ? Le fils du comte de Vire a encore renversé son vin hier, ? gloussa l’une, une brune aux boucles serrées. ? Et cette fille de l’est, avec ses manières de paysanne… ? Hélène, bien qu’absorbée par la discussion, gardait un ?il sur Mero et Sven, son regard scrutateur ne laissant rien échapper, une prédatrice observant ses proies.

  La tension dans la salle devint palpable, le temps s’étirant comme une corde sur le point de rompre. Mero pesait ses options, le c?ur battant légèrement plus vite sous sa tunique brodée. Rester silencieux trop longtemps pourrait être interprété comme une faiblesse, un manque de présence dans ce jeu social impitoyable. Mais interrompre risquait de froisser la princesse, une faute qu’il ne pouvait se permettre dans cet écrin de pouvoir. Les murmures des autres héritiers s’intensifièrent, un public invisible attendant une réaction, leurs regards pesant sur ses épaules comme des cha?nes d’or.

  Soudain, une des filles lan?a une pique, sa voix tranchante per?ant le brouhaha comme une flèche empoisonnée. ? Elle vous a abandonné au dernier bal, Prince Mero, ? dit-elle avec un rire moqueur, ses yeux brillant d’une cruauté mesquine. ? Peut-être qu’elle a un autre homme, ou alors ses boutons d’adolescente doivent être affreux à voir. ? Les mots, chargés d’une malice gratuite, frappèrent Mero en plein c?ur. Un silence lourd s’abattit sur leur coin de table, ses mains se crispant sur la nappe damassée, ses jointures blanchissant sous la pression. Mandarine – sa force indomptable, son regard fier, son rire qui résonnait encore dans ses souvenirs – réduite à une caricature par une langue venimeuse.

  Sven, à ses c?tés, sentit son inconfort et lui lan?a un regard rapide, ses doigts se resserrant sur sa fourchette en argent comme s’il hésitait à intervenir. Hélène, elle, observait la scène avec une impassibilité étudiée, ses yeux passant de la fille à Mero, attendant de voir comment il réagirait à cette provocation. Les rires des autres filles résonnèrent, un écho cruel qui semblait emplir la salle, mais pour Mero, ils n’étaient qu’un bruit de fond, ses pensées tournées vers Mandarine, vers tout ce qu’elle représentait pour lui.

  Prenant une profonde inspiration, il ma?trisa la colère qui bouillonnait en lui, son visage restant calme malgré le feu qui br?lait dans sa poitrine. Il se redressa légèrement, sa voix posée mais ferme brisant le silence comme une lame fend l’air. ? Mesdemoiselles, ? commen?a-t-il, son ton mesuré mais chargé d’une autorité, ? il est toujours agréable de partager des moments de convivialité et de discussion. Cependant, il est important de se rappeler que nos paroles ont un poids et peuvent blesser ceux qui nous entourent. ? Il marqua une pause, laissant ses mots s’imprégner dans l’air, les regards se tournant vers lui comme des papillons attirés par une flamme. ? Elles peuvent élever ou abaisser ceux qui les disent. En tant que membres de cette institution, nous avons la responsabilité de faire preuve de respect et de bienveillance envers chacun. ?

  Il glissa un regard vers la jeune fille qui avait parlé, la brune aux boucles serrées, sans la fixer directement, mais avec une fermeté implicite qui la fit tressaillir. ? Mandarine est une personne de grande valeur, ? poursuivit-il, sa voix gagnant en intensité, ? et il est inapproprié de se moquer de quiconque, surtout en présence de personnes qui méritent notre considération. ? Puis, se tournant vers Hélène, il inclina la tête avec un respect profond mais assuré. ? Princesse Hélène, je suis certain que vous partagez ces valeurs de dignité. Il est de notre devoir de montrer l’exemple et de promouvoir un environnement où chacun est valorisé. ? Il conclut avec un sourire poli mais déterminé, s’adressant à tous : ? Je suis convaincu que nous pouvons apprendre à nous apprécier mutuellement, en laissant de c?té les jugements hatifs et les moqueries. ?

  Un silence pesant suivit, un vide si dense qu’on aurait pu entendre les cordes du quatuor vibrer dans l’air. Les filles de la cour baissèrent les yeux, leurs joues rougissant sous le poids de la honte. Celle qui avait parlé tenta une défense maladroite, sa voix tremblante : ? Ce n’était qu’une plaisanterie, prince Mero… Nous ne voulions pas être offensantes. ? Mais ses mots sonnaient creux, étouffés par la dignité de sa réponse, qui avait éteint leur élan comme une bourrasque sur une chandelle.

  Hélène, après un moment de réflexion, prit la parole, sa voix mesurée mais ferme comme un décret impérial : ? Prince Mero a raison. Nous devons faire attention à nos paroles, surtout ici, où nous représentons plus que nous-mêmes, mais une institution. Je vous encourage à réfléchir avant de parler à l’avenir. ? Elle posa sa fourchette avec une grace calculée, ses yeux passant sur sa cour avec une autorité qui les fit se redresser, mal à l’aise. Puis, son regard se posa sur Mero, plus appuyé, une lueur de respect traversant son masque impassible. Elle se tourna vers ses compagnes avec une majesté contenue, une reine rappelant à ses sujets leur place.

  La conversation reprit lentement, plus discrète, presque contrite, les rires remplacés par des murmures hésitants. Mero sentit un poids se lever de ses épaules, une chaleur différente de celle de la raclette envahissant son c?ur. Il avait défendu Mandarine, non pas avec colère, mais avec des principes qui résonnaient dans cette salle – et peut-être dans l’esprit d’Hélène. Sven, à ses c?tés, lui lan?a un sourire discret, un éclat de fierté dans les yeux. ? Bien joué, ? murmura-t-il, assez bas pour que seule leur table l’entende. ? Tu as retourné la situation sans même hausser le ton. ?

  La raclette continua de fondre doucement dans son poêlon d’argent, son ar?me emplissant l’air, mais pour Mero, ce repas avait pris une saveur nouvelle – celle d’une petite victoire, d’un pas de plus vers la preuve qu’il pouvait être plus qu’un prince en exil, plus qu’un genou au sol, dans cet écrin de pouvoir où chaque geste comptait.

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