Mero, accompagné de ses fidèles compagnons, arrive dans la capitale d’été de Qit, un joyau architectural où la tradition séculaire du nord se fond harmonieusement dans une modernité audacieuse. Alors que leur convoi s’engage sur les grandes avenues pavées, Mero est immédiatement saisi par la majesté des lieux. Les batiments qui bordent les rues, imposants et élégants, déploient des fa?ades ornées de sculptures délicates taillées dans la pierre claire et rehaussées de filigranes d’or pur. Ces détails captent la lumière éclatante du soleil estival, projetant des reflets dorés qui dansent sur les pavés usés par le temps. Les d?mes des cathédrales, peints dans des teintes vibrantes de bleu saphir, de rouge carmin et d’or éclatant, s’élèvent avec une fierté sereine au-dessus des toits de tuiles ocre. Leur surface lisse scintille comme des gemmes incrustées dans le tissu urbain, contrastant avec un ciel d’un bleu si pur qu’il semble peint par un artiste divin.
Les rues bourdonnent d’une énergie palpable. Des carrosses luxueux, leurs boiseries vernies brillant sous le soleil, glissent avec grace sur les pavés, tirés par des chevaux robustes originaires des steppes nordiques. Leurs crinières épaisses ondulent au gré de leurs mouvements, et leur souffle forme de petits nuages vaporeux dans l’air tiède, un vestige de leur rusticité face à l’opulence de la ville. Les marchés, véritables kaléidoscopes de couleurs et de sons, s’animent sous les cris des marchands vantant leurs trésors : des épices exotiques dont les ar?mes poivrés et sucrés flottent dans l’atmosphère, des fourrures si douces qu’elles évoquent la caresse d’une brise, et des bijoux sertis de pierres précieuses venues des confins de l’empire, scintillant comme des étoiles captives. Mero sent son pouls s’accélérer, une excitation mêlée d’émerveillement face à cette profusion de richesses et de nouveautés.
Ki, leur guide, avance avec une assurance tranquille, ses yeux pétillant de fierté alors qu’elle présente sa ville natale. Mandarine, marchant aux c?tés de Mero, observe chaque détail avec une curiosité insatiable, ses yeux s’attardant sur les arches des ponts et les reflets miroitants des canaux. Hélène, impassible, traverse la foule avec la grace innée d’une souveraine, son port altier suggérant qu’elle appartient déjà à cet univers de grandeur. Sven et Dorian, inséparables et curieux, s’arrêtent près des quais où des navires fluviaux imposants reposent, leurs coques luisantes et leurs voiles soigneusement repliées témoignant des échanges prospères de Qit. Eléonore, quant à elle, ralentit devant les jardins impériaux, où des statues colossales de marbre blanc veillent sur des bassins d’eau immobile, leurs surfaces réfléchissant le ciel azuré et les frondaisons verdoyantes des arbres environnants.
Leur destination se profile bient?t : le palais d’été, résidence secondaire du roi de Qit et havre estival de l’empereur. Perché sur une colline verdoyante qui surplombe la ville, l’édifice incarne une harmonie parfaite entre puissance et raffinement. Ses colonnes blanches élancées s’élèvent comme des sentinelles, soutenant des balcons finement sculptés et des fresques aux couleurs éclatantes qui racontent des siècles d’histoire. Un escalier monumental, flanqué de cascades artificielles dont le murmure apaisant emplit l’air, conduit à l’entrée principale. Des gardes en uniformes richement brodés, leurs insignes étincelant sous le soleil, s’écartent pour leur ouvrir les portes massives.
Avec un sourire rayonnant, Ki déclare :
— ? Bienvenue dans mon royaume. Venez, je vais vous montrer la plus belle vue de la capitale. ?
Mero et ses amis la suivent, leur enthousiasme palpable, impatients de découvrir ce que leur réserve cette cité extraordinaire.
Ki les guide à travers les couloirs somptueux du palais d’été, un chef-d’?uvre où chaque détail témoigne de l’ingéniosité des artisans de Qit. Les plafonds, ornés de fresques mythologiques du nord, dépeignent des scènes de dieux chevauchant des tempêtes et de héros défiant des dragons colossaux, leurs couleurs vives semblant vibrer sous la lumière tamisée. Des chandeliers en cristal, suspendus comme des étoiles captives, illuminent les galeries dorées, projetant des prismes chatoyants sur les murs polis. Les pièces qu’ils traversent regorgent de trésors : tapisseries tissées de fils d’or et d’argent, meubles en bois sombre incrustés de nacre, et tapis si épais qu’ils étouffent le bruit de leurs pas. Pourtant, Ki ne ralentit pas, son pas décidé trahissant son empressement à leur dévoiler une merveille particulière.
Ils gravissent un escalier en colima?on, le marbre blanc sous leurs pieds résonnant légèrement à chaque marche. Parvenus au sommet, Ki pousse une double porte sculptée, révélant une vaste terrasse qui surplombe la ville.
Le panorama qui s’offre à eux est d’une beauté saisissante. La capitale d’été s’étend à leurs pieds, baignée dans la lumière chaude et dorée du soleil couchant. Les d?mes des cathédrales, éclatants de bleu, de rouge et d’or, capturent les derniers rayons comme des phares dans la pénombre naissante. Les canaux, serpentant à travers les quartiers, reflètent un ciel peint de teintes flamboyantes – rouge sang, orange br?lant et violet profond – transformant la ville en une toile vivante. Au-delà des murailles, les steppes s’étirent jusqu’à l’horizon, un océan de verdure ondulant sous une brise légère, leurs contours flous dans la distance infinie.
Ki, une fierté évidente dans la voix, annonce :
— ? Voici la plus belle vue de tout Qit. ?
Mandarine, appuyée contre la balustrade de pierre, contemple la scène avec un émerveillement muet, ses yeux brillant comme des étoiles. Sven et Dorian échangent un regard complice, impressionnés par l’immensité du spectacle. Eléonore, silencieuse, laisse ses yeux parcourir chaque détail, une émotion rare per?ant sa réserve habituelle. Même Hélène, dont l’impassibilité est légendaire, s’arrête un instant, son regard s’attardant sur l’horizon comme si elle y cherchait une réponse.
Mero, submergé par la grandeur de cette capitale nordique si différente de son monde familier, murmure :
— ? C’est… grandiose. ?
Un mélange d’admiration et d’humilité l’envahit. Face à cette ville, il se sent à la fois minuscule et privilégié, comme un voyageur autorisé à contempler un secret ancien. Ki, souriant à sa réaction, étend les bras vers l’horizon comme pour enlacer la cité entière.
— ? Et ce n’est que le début. Demain, je vous montrerai les trésors cachés de Qit. ?
Stolen story; please report.
Le lendemain, Mero et ses amis s’élancent dans une exploration joyeuse de la ville. Les rues pavées, bordées de batisses aux fa?ades peintes dans des tons pastel – ocre, rose et bleu pale – vibrent d’une vie incessante. Des places immenses, entourées de colonnes élancées, s’ouvrent ?à et là, leurs fontaines centrales projetant des gouttelettes qui scintillent dans la lumière matinale. Les marchands ambulants, installés sous des auvents colorés, proposent des mets alléchants qui emplissent l’air d’odeurs irrésistibles. Mandarine tend à Mero une brochette de viande fumée, sa chair tendre relevée d’une sauce épicée qui picote agréablement la langue. Sven, les yeux pétillants, engloutit une patisserie débordante de crème sucrée, laissant des traces blanches sur ses doigts. Ki, ravie de jouer les h?tes, leur fait découvrir des beignets dorés enrobés de miel et parsemés de noisettes concassées, leur croquant contrastant avec la douceur fondante du sirop.
Dorian, savourant chaque bouchée, s’exclame avec enthousiasme :
— ? Il n’y a rien de mieux qu’un repas de rue pour saisir l’ame d’un pays ! ?
Les princesses, elles, sont attirées par les boutiques raffinées alignées le long des boulevards. Hélène, avec son assurance coutumière, sélectionne des étoffes luxueuses – soies chatoyantes et velours profonds – sans un regard pour leur prix, ses doigts effleurant les tissus avec une familiarité désinvolte. Eléonore et Ki, plus minutieuses, explorent les échoppes avec soin, admirant des éventails ornés de motifs floraux complexes et des bijoux délicats sertis de pierres aux reflets irisés.
Soudain, Mandarine attrape Mero par le bras, ses yeux brillant d’excitation.
— ? Mero, regarde ?a ! ?
Elle l’entra?ne vers un étal débordant de manteaux en fourrure et de chales brodés. Avec un sourire espiègle, elle enfile un manteau d’un bleu profond, orné de motifs argentés évoquant les constellations nordiques. Elle pivote sur elle-même, ses cheveux dansant dans la brise, et lève les yeux vers Mero, quémandant son avis.
— ? Tu es superbe, ? répond-il sincèrement, admirant la fa?on dont le tissu épouse sa silhouette et fait ressortir l’éclat de ses yeux.
Un léger rose colore les joues de Mandarine, et dans un élan d’enthousiasme, elle tire Mero vers un autre stand, bien décidée à lui faire essayer quelque chose. Amusé par sa fougue, il se prête au jeu et enfile un manteau gris foncé doublé de fourrure, qui lui confère une allure imposante et élégante.
Pendant ce temps, Sven observe Eléonore à la dérobée, ses mains hésitant dans ses poches comme s’il envisageait de lui offrir un présent. Chaque fois qu’elle tourne la tête vers lui, une rougeur discrète envahit ses joues, trahissant son trouble. Dorian, quant à lui, porte avec une patience feinte les sacs de Ki, qui accumule une collection impressionnante de souvenirs – étoffes, bibelots et bijoux – ses yeux brillant d’une joie presque enfantine.
L’après-midi s’écoule dans une ambiance légère, ponctuée de rires et de découvertes. En fin de journée, ils débouchent sur une grande place où une troupe de musiciens entame un air entra?nant, les notes de fl?tes et de tambours résonnant dans l’air tiède. Sans réfléchir, Mero saisit la main de Mandarine, et ils se laissent emporter par la danse, tourbillonnant au rythme de la musique, leurs éclats de rire se mêlant à la foule joyeuse.
Au crépuscule, le groupe s’installe dans un restaurant perché sur une terrasse surplombant les canaux. La vue est enchanteresse : les lanternes s’allument une à une, leurs lueurs dorées se reflétant sur l’eau calme, créant un ballet de lumières dansantes. Ki et Dorian, assis c?te à c?te, échangent des regards chargés de sous-entendus, leurs doigts se fr?lant sous la table dans un secret mal dissimulé. Sven et Eléonore, plongés dans une conversation murmure, oscillent entre tendresse et retenue, comme s’ils cherchaient encore à définir les contours de leur lien.
Mandarine, blottie contre Mero, repose sa tête sur son épaule, savourant la douceur de l’instant. Seule Hélène, légèrement à l’écart, fixe les bateaux qui glissent silencieusement sur le canal, son visage impassible masquant une mélancolie subtile. Mero l’observe un instant, songeur. Il se dit que la vie d’une princesse impériale doit être lourde à porter – chaque émotion, chaque attachement risquant de déclencher des remous diplomatiques. Cette pensée le pousse à serrer Mandarine un peu plus fort, reconnaissant pour la liberté qu’il a de vivre ces moments sans entraves.
Le ciel s’embrase lentement de teintes rosées et orangées, drapant la ville d’une aura magique. Dans un élan spontané, Mero chuchote une idée à Mandarine, qui acquiesce avec un sourire complice. Quelques instants plus tard, un servant dépose une rose blanche devant Hélène. Surprise, la princesse lève un sourcil, saisissant la fleur délicatement entre ses doigts. Elle l’examine, un sourire furtif effleurant ses lèvres, puis scrute la table à la recherche d’un indice. Mandarine étouffe un rire contre l’épaule de Mero, savourant le mystère qui commence à titiller la curiosité d’Hélène.
Intriguée mais déterminée à garder sa contenance, Hélène glisse la rose dans ses cheveux avec une grace naturelle, son regard revenant aux eaux scintillantes du canal. Ki, ayant surpris la man?uvre, chuchote quelque chose à Dorian. Peu après, un second servant apporte un lys rouge, déposé devant Hélène sans un mot. Cette fois, sa surprise est plus évidente. Elle contemple les deux fleurs – la rose blanche et le lys rouge – et murmure :
— ? Intéressant… ?
Ses doigts effleurent les pétales du lys, son esprit visiblement en quête de sens. Qui orchestre ce jeu ? Pourquoi ces fleurs ? Mero et ses amis maintiennent des visages neutres, mais intérieurement, ils se délectent de voir la princesse, d’ordinaire si ma?tresse d’elle-même, légèrement déstabilisée.
Sven et Eléonore, trop absorbés par leur propre échange, ne remarquent rien, ajoutant une touche d’ironie à la scène. Hélène, quant à elle, garde les fleurs près d’elle, un sourire énigmatique jouant sur ses lèvres. Elle n’aime pas les mystères qu’elle ne peut résoudre, et cela ne fait qu’attiser l’amusement discret du groupe.
Dans un élan de c?ur, Mero décide de révéler une surprise qu’il prépare depuis des mois. Se penchant vers Mandarine, il lui murmure dans sa langue maternelle, apprise en secret :
— ? C’est comme cela que l’on forme les meilleurs souvenirs entre amis. ?
Mandarine écarquille les yeux, stupéfaite d’entendre ces mots familiers dans la voix de Mero. Pendant un instant, elle reste immobile, puis un sourire radieux illumine son visage, ses yeux s’embuant légèrement d’émotion.
— ? Tu… Tu as appris ma langue ? Pour moi ? ? souffle-t-elle, la voix tremblante.
Mero hoche la tête, une fierté douce dans le regard.
— ? ?a n’a pas été facile. J’ai d? chercher longtemps quelqu’un qui la parle et accepte de m’enseigner. Mais je voulais te surprendre. ?
Elle rit doucement, cachant son visage contre son épaule pour masquer une larme discrète.
— ? Mon fier prince… Tu es bien plus romantique que tu ne le montres. ?
Se redressant, elle lui murmure quelques mots tendres dans sa langue, une mélodie douce qu’il ne comprend pas encore pleinement, mais dont la chaleur le touche profondément. Puis, elle l’embrasse furtivement, ses yeux brillant d’un bonheur pur.
La soirée s’achève dans une atmosphère de rires et de taquineries, tandis qu’Hélène continue de contempler ses fleurs, cherchant en vain à percer leur mystère. Mero et ses amis, unis par ces instants précieux, savent que ces souvenirs, tissés de paysages grandioses et de liens profonds, resteront gravés en eux pour toujours.