Alors que le train ralentit après des heures de voyage à travers des étendues monotones, le palais de Qit surgit à l’horizon comme une vision tout droit sortie des contes les plus fantastiques. Loin des paysages enneigés que l’on pourrait associer à cette région, la plaine immense se déploie sous un ciel d’été d’un bleu éclatant, légèrement strié de nuages légers comme des plumes effilochées. Juin a transformé ce vaste plateau en une mer d’herbes hautes, d’un vert tendre mêlé de touches dorées, qui ondoient sous une brise tiède comme des vagues paresseuses. Le soleil, haut dans le ciel, baigne la scène d’une lumière chaude et généreuse, faisant scintiller chaque brin d’herbe comme s’il était tissé de fils d’or. ?à et là, des bosquets de bouleaux dressent leurs troncs élancés, d’un blanc argenté éclatant, leurs feuilles vert pale frémissant doucement au gré du vent, ajoutant une note délicate à ce tableau vivant. Au loin, une rivière serpente paresseusement à travers la plaine, ses eaux claires capturant les rayons du soleil pour former un ruban miroitant, bordé de roseaux élancés qui se balancent avec grace.
Le paysage, bien que plat et ouvert vibre d’une énergie estivale inattendue. Des champs de fleurs sauvages – coquelicots écarlates, marguerites blanches, lupins mauves – éclaboussent la plaine de couleurs vives, leurs parfums sucrés flottant dans l’air, portés par la brise. De petits oiseaux aux plumes chatoyantes, rouges et jaunes, s’élancent depuis les herbes pour danser dans le ciel, leurs chants cristallins résonnant comme une mélodie légère. à l’horizon, des collines basses, presque imperceptibles, dessinent une ligne douce contre le ciel, leurs flancs couverts d’une mosa?que de pins sombres et de chênes robustes, ajoutant une profondeur subtile à cette immensité. Cette plaine, baignée de soleil et vibrant de vie, semble attendre le palais comme une toile prête à accueillir un chef-d’?uvre.
Et quel chef-d’?uvre ! Perché sur une légère élévation qui rompt la monotonie de la plaine, le palais de Qit se dresse avec une majesté irréelle, ses murs de pierre blanche scintillant sous la lumière estivale comme s’ils étaient taillés dans un bloc de quartz pur. Les tours, élancées et audacieuses, s’élancent vers le ciel comme des épées d’argile polie, leurs toits recourbés défiant la gravité avec une grace aérienne. Ces toits, recouverts de tuiles d’un bleu profond veiné d’éclats d’or et d’argent, évoquent des écailles de dragon endormi, capturant le soleil dans un éclat presque aveuglant. De loin, le palais rappelle la grandeur opulente du Chateau de Mor, avec ses proportions harmonieuses et ses jardins soigneusement dessinés, mais sa silhouette plus élancée et féerique évoque aussi les tours immaculées de Neuwanstin, comme si un architecte de légende avait fusionné ces inspirations pour créer une merveille intemporelle. Chaque détail – les courbes des arches, les motifs sculptés dans la pierre, les reflets métalliques des ornements – semble murmurer une histoire ancienne, une magie née de la rencontre entre l’homme et le rêve.
à mesure que le train s’approche, la splendeur du palais se dévoile davantage. Les jardins suspendus qui ornent ses terrasses débordent de végétation luxuriante adaptée à l’été : des vignes grimpantes aux feuilles vert tendre, des jasmins en fleurs exhalant un parfum enivrant, et des rosiers grimpants dont les pétales rouges et blancs cascadent comme des guirlandes. Des fontaines, sculptées dans un marbre veiné de rose, murmurent doucement, leurs jets d’eau scintillant sous le soleil et projetant des arcs-en-ciel fugaces dans l’air tiède. Entre ces terrasses, des colonnes de marbre blanc s’élèvent, leurs surfaces gravées d’arabesques délicates – motifs floraux entrelacés, étoiles géométriques, silhouettes de créatures mythiques – qui captent la lumière et jouent avec les ombres dans un ballet visuel hypnotique. Des palmiers exotiques, incongrus dans cette plaine nordique, se dressent fièrement aux c?tés de bouleaux et de pins, leurs frondes vert émeraude contrastant avec les feuillages plus sombres des arbres locaux, tandis que des massifs de pivoines, de lys et de lavandes bordent les sentiers, leurs couleurs éclatantes rivalisant avec la pierre éclatante du palais.
Les murs extérieurs, immenses et imposants, sont une galerie à ciel ouvert. Des fresques grandioses les recouvrent, dépeignant les mythes et l’histoire de Qit avec une vivacité saisissante : des héros chevauchant des chevaux ailés à travers des cieux tumultueux, des batailles contre des dragons aux écailles d’obsidienne, des banquets royaux sous des constellations scintillantes. Les couleurs – bleus profonds, ors éclatants, rouges sanglants – semblent jaillir de la pierre, comme si les scènes pouvaient s’animer à tout moment. Les portes principales, massives mais raffinées, sont taillées dans un bois sombre – peut-être du chêne noir ou de l’ébène – et ornées de fer forgé aux motifs complexes : spirales entrelacées, symboles anciens, silhouettes de phénix et de loups stylisés. Ces portes, véritables ?uvres d’art, s’ouvrent sur un monde où chaque pierre, chaque courbe, chaque détail sculpté semble imprégné de la grandeur passée de ce royaume immense, invitant les visiteurs à un silence respectueux face à une telle magnificence.
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Franchir les portes du palais de Qit, c’est pénétrer dans un univers où le luxe et la beauté s’entrelacent en une symphonie de lumière, de couleurs et de textures. Le hall d’entrée s’ouvre devant eux, vaste et éblouissant, avec un sol en marbre immaculé traversé de veines d’or et d’argent qui brillent comme des rivières de métal fondu sous la lumière du jour. Le plafond, d’une hauteur vertigineuse, est une toile céleste : des fresques aux teintes profondes – bleus saphir, rouges carmin, ors flamboyants – illustrent des scènes mythiques du royaume, des divinités nordiques lan?ant des éclairs depuis des chars dorés, des guerriers affrontant des géants de glace sous des aurores boréales peintes avec une précision saisissante. Des lustres en cristal, suspendus comme des étoiles captives, projettent des éclats prismatiques sur les murs et le sol, donnant l’impression de marcher dans un ciel étoilé en plein jour.
Les couloirs, bordés de colonnes sculptées avec une finesse presque surnaturelle, s’étendent en de longues perspectives dorées qui évoquent les galeries de Versailles. Chaque colonne est une ?uvre d’art à part entière, gravée de motifs floraux entrelacés – roses sauvages, lierres sinueux – et de créatures fantastiques aux yeux incrustés de pierres semi-précieuses : améthystes, topazes, émeraudes. Des runes anciennes, à peine visibles, courent le long des bases, murmurant des secrets oubliés à ceux qui savent les lire. Les murs sont drapés de tentures soyeuses, certaines brodées de fils d’or et d’argent dépeignant des scènes de cour ou des paysages oniriques – forêts brumeuses, lacs miroitants sous la lune – d’autres peintes dans un style oriental, avec des dragons aux écailles chatoyantes et des phénix renaissant de flammes stylisées. Par endroits, des mosa?ques inspirées des palais du sud scintillent sous la lumière douce des lanternes suspendues, leurs tesselles colorées – turquoise, corail, jade – formant des motifs géométriques qui dansent sur les dalles polies du sol.
Les salons se succèdent, chacun offrant une atmosphère unique, comme des mondes enchassés dans le palais. L’un est tapissé de panneaux de bois laqué noir et or, ornés de scènes naturelles : cerisiers en fleurs roses éclatant contre des montagnes brumeuses, rivières paisibles bordées de bambous. Des paravents peints de grues blanches et de lotus délicats diffusent une lumière tamisée, tandis que des lanternes de papier suspendues ajoutent une douceur chaleureuse. Un autre salon brille de dorures et de miroirs immenses qui capturent la lueur des chandelles dans un jeu infini de reflets, créant une illusion de profondeur sans fin. Des fauteuils en velours pourpre, des tables en marqueterie ornées de nacre et des tapis somptueux tissés de motifs floraux et animaliers – lions rugissants, cerfs élancés – invitent à une contemplation silencieuse.
Les jardins intérieurs, véritables oasis de sérénité, marient les traditions de Marivald et Kaz avec une harmonie parfaite. Des fontaines en marbre blanc, sculptées de motifs de feuilles et de vagues, murmurent une mélodie cristalline, leurs jets dansant sous le soleil avant de retomber dans des bassins où nagent des carpes ko?s aux écailles orange, noires et argentées, leurs mouvements lents captivant le regard. Des pergolas de bois sombre, drapées de glycines mauves et de vignes vierges, embaument l’air de parfums sucrés, tandis que des sentiers pavés de galets serpentent entre des bosquets de camélias roses, de rhododendrons pourpres et d’azalées dorées, offrant des recoins ombragés où des bancs de pierre sculptée invitent à la rêverie.
Les appartements privés, réservés aux invités d’honneur, sont des écrins de luxe. Les chambres arborent des lits à baldaquin drapés de soieries aux teintes riches – émeraude profond, saphir éclatant, rubis ardent – et des balcons ouvrant sur des vues infinies de la plaine baignée de soleil, où le ciel d’été semble s’étendre à l’infini. Les salles de bain, taillées dans un marbre rose veiné, exhalent des essences de jasmin et de santal, avec des baignoires creusées dans la pierre et des robinets dorés en forme de cygnes aux ailes déployées. Les fenêtres cintrées, encadrées de moulures dorées, laissent entrer une lumière douce qui caresse les broderies des tentures et les détails sculptés, donnant à chaque pièce une aura presque irréelle, comme suspendue hors du temps.
Enfin, la grande salle du tr?ne couronne cette splendeur. Un d?me immense, peint de fresques célestes – constellations scintillantes, comètes filantes, lunes argentées – surplombe un sol en mosa?que représentant les cartes anciennes de Qit et de son empire, chaque région délimitée par des lignes d’or et d’argent. Le tr?ne, sculpté dans un bois noir incrusté de pierres précieuses – rubis flamboyants, émeraudes profondes, saphirs étoilés – tr?ne avec une majesté intimidante, symbole de la puissance et de la richesse du royaume. Derrière lui, une tapisserie colossale, tissée de fils d’or et de soie, raconte l’histoire de Qit, des origines mythiques à son apogée impérial, chaque scène brodée avec une précision qui donne vie aux héros et aux paysages.
En explorant le palais, chaque salle, chaque couloir, chaque jardin semble murmurer une histoire, un fragment du passé glorieux de Qit. Ce n’est pas un simple édifice ; c’est un monument vivant, un sanctuaire où l’histoire, la culture et la magnificence s’entrelacent dans une harmonie envo?tante. La pureté de ses lignes, la richesse de ses matériaux – marbre, or, soie, bois précieux – et l’élégance de ses jardins créent une atmosphère à la fois royale et mystique, un lieu où l’on se sent à la fois humble et privilégié, comme si les légendes prenaient vie sous leurs yeux.